Les manifestations de l'éveil sexuel chez les enfants de 0 à 7 ans - Lumières rouges
Sophia Lessard Sexologue Les lumières rouges sont les comportements alarmants des enfants. Ceux qui indiquent que les enfants ont un besoin urgent de recevoir une aide professionnelle. Ils indiquent que le développement habituel et sain de l'enfant est compromis. Parfois, ils peuvent aussi être indicateurs d'abus sexuel. L'éducatrice en milieu de garde, par sa proximité et son rôle de premier plan dans l'éducation et l'épanouissement de l'enfant, a un rôle à jouer dans la prévention et le dépistage d'abus de toutes sortes. Elle doit être attentive. Voici un aperçu de la liste des comportements de type « lumières rouges ». Aperçu des lumières rouges : La masturbation demande absolument l'aide d'un professionnel lorsque : • L’enfant n'a pas d'autres centres d'intérêt; • L’enfant devient très agressif, voire même violent, lorsque l'adulte demande son arrêt; • Elle se fait devant les gens après qu'on ait parlé à plusieurs reprises de l'importance de l'intimité. • Elle est compulsive ou agressive, elle aboutit à des parties génitales qui saignent, l'enfant se mutile; • L’enfant caresse ses parties intimes à la vue de photographies de personnes nues. Durant ses jeux sexuels l'enfant : • L'enfant a des relations vaginales, orales ou anales contraintes ou approuvées par les autres enfants; • L’enfant introduit des objets dans le vagin ou dans l'anus d'un autre enfant; Et aussi : • L’enfant nie de façon absolue et définitive la nature de son sexe; • L’enfant cherche la présence d'un adulte afin de se faire toucher sexuellement par lui; • L’enfant offre ses services sexuels à un adulte; • L’enfant n'a aucune barrière d'intimité; • L’enfant continue à s'exposer nu devant des inconnus après qu'on le lui ait défendu. • … Les enfants que je rencontre sont très souvent des enfants qui utilisent les comportements cités dans la liste des lumières rouges. Ici, les comportements masturbatoires dépassent de beaucoup les comportements d'éveil sexuel. Je vous présente deux petites histoires de cas qui vous aideront à comprendre les frontières qui séparent les comportements « lumières jaunes » des comportements « lumières rouges ». Maxime, 6 ans : Plusieurs comportements de Maxime inquiètent la Direction de la Protection à la Jeunesse (D.P.J.) Si on se réfère aux lumières, on peut facilement constater que Maxime adopte plusieurs comportements qui se situent dans la liste des « lumières jaunes » Il adopte aussi deux éléments de la liste des « lumières rouges ». Le premier étant : l'enfant cherche la présence d'un adulte afin de se faire toucher par lui. Le deuxième étant : l'enfant n'a aucune barrière d'intimité. Ainsi, lorsque Maxime sort à des soirées ou à des évènements mondains, il cherche continuellement la présence des hommes. Par un soir de célébration de mariage, Maxime va s'asseoir sur un homme qu'il ne connaît pas. L'homme reste un peu surpris de voir cet enfant s'asseoir sur lui, mais le laisse faire. Au bout d'un moment, l'homme sent une petite main sur sa cuisse. Il ne sait pas pourquoi, mais ce toucher le rend mal à l'aise. Quelques instants plus tard, la main glisse de plus en plus vers l'entrecuisse de l'homme. L'homme regarde Maxime, celui-ci ramène sa main à sa place initiale. Il suffit de quelques minutes pour que la main de l'enfant bouge à nouveau. Cette fois-ci, par contre, elle s'arrête intensément sur le pénis de l'homme. L'enfant le regarde avec un petit sourire. L'homme cramoisit sur son siège ne sait comment réagir à ce toucher. Il enlève Maxime et demande à connaître les adultes qui en sont responsables. Maxime vit en famille d'accueil. Sa responsable s'appelle Mireille. En effet, Mireille s'occupe de lui à la demande de la D.P.J. La vie de la mère est considérée beaucoup trop désordonnée. À plusieurs reprises, elle n'a pu assumer son rôle premier, celui de protéger son enfant. Les intervenants de la D.P.J. ont des doutes d'abus sexuel. Durant leur enquête, ils ont bien compris que la mère de Maxime ramenait très souvent des inconnus à la maison le soir. Mireille raconte à l'intervenant de la D.P.J. cette histoire ainsi que quelques autres. La D.P.J. me demande de rencontrer Maxime afin d'évaluer ce qui peut être fait pour lui. Une évidence émerge de notre première rencontre : ce petit se place dans des conditions à haut risque d'abus sexuel. Qui sera la personne sur qui Maxime s'assoira la prochaine fois? Demandera-t-elle qu'à être touchée par un enfant? Voilà pourquoi il est urgent d'agir. Il doit minimalement, à ce stade-ci, apprendre à se placer dans des situations adéquates. Je comprends par la suite que Maxime a été victime d'abus sexuel à quelques reprises. Du moins, suffisamment pour comprendre dans sa petite tête d'enfant que les hommes raffolent de ces touchers et qu'il peut ainsi avoir de belles récompenses! Alexandre, 8 ans : Je retiens cette histoire afin de clarifier l'énoncé : les jeux sexuels de l'enfant ne sont pas mutuels : relation vaginale, orale ou anale contrainte ou approuvée par les autres enfants. Alexandre est un bel enfant aux cheveux blonds et aux grands yeux bleus. À notre première rencontre, une belle douceur, une timidité et une grande tristesse se dégagent de lui. Je le rencontre parce qu'il a pénétré banalement son petit cousin de 5 ans. À notre première rencontre, le petit est tellement triste qu'il m'explique tout ce qu'il a fait à son cousin et me jure de ne plus recommencer. Il me dit aussi : « C'était juste un jeu. Je voulais juste jouer avec lui ». Alexandre avait accès à la pornographie par Internet ou en regardant une vidéo, avec ou sans son père. Il lui arrivait même à l'occasion de pouvoir regarder ses parents avoir des relations sexuelles! Bref, Alexandre connaissait la sexualité adulte d'une façon tout à fait inappropriée. Différentes images étaient constamment présentes dans sa tête. Un jour, alors qu'il jouait avec son cousin, il décida de faire comme les grands. Le jeu consistait à « mettre son pénis dans le trou du caca ». Ce n'est que lorsque les deux petits décidèrent de « jouer » avec un autre petit cousin qu'ils furent surpris. La mère du petit était allée vérifier pourquoi il se lamentait comme ça. J'ai un album bien rempli d'histoires de la sorte. Passant de la petite qui se caressait le clitoris avec sa brosse à dents à l'autre qui se faisait lécher la vulve par son chien. Malheureusement, souvent le parent ne saisit pas l'urgence d'intervenir. Il dispute l'enfant ou attend que ça se passe. Je peux vous assurer que l'adulte doit aller chercher l'aide d'un spécialiste. Intuitivement, l'enfant sait que ce qu'il fait est inapproprié. N'attendons pas qu'il développe l'habitude ou le besoin impératif de le faire pour agir. © Sophia Lessard Sexologue, maître praticienne PNL, hypnothérapeute. Formatrice, conférencière, thérapeute, auteure. www.sophialessard.com [email protected] Source : http://www.sophialessard.com/Accueil/ArticlesModuleprincipal/tabid/137/articleType/ArticleView/articleId/78/Les-manifestations-de-leveil-sexuel-chez-les-enfants-de-0-a-7-ans--Lumieres-rouges.aspx CSP France - Site de sensibilisation aux Comportements Sexuels Problématiques chez les enfants | Ressources et informations pour la prévention
0 Commentaires
Laisser une réponse. |
Ressources
Vous trouverez dans cette page des ressources afin de vous documenter sur les Comportements Sexuels Problématiques chez les enfants. Archives
Janvier 2019
Catégories |